Lorsque la plupart des gens pensent aux abeilles, ils imaginent des abeilles mellifères bourdonnant autour des fleurs. Mais saviez-vous que le Canada abrite plus de 800 espèces d’abeilles indigènes, dont la plupart sont solitaires, nichent au sol et sont essentielles à la santé des écosystèmes ?
Que vous soyez agriculteur.trice biologique, détaillant.e, transformateur.trice ou acheteur.euse, les pollinisateurs travaillent discrètement dans les coulisses pour assurer la prospérité de votre système alimentaire. Des fleurs sauvages aux melons d’eau, les pollinisateurs sont responsables de la fertilisation de plus de 75 % des espèces de plantes à fleurs dans le monde, et leur rôle dans l’agriculture biologique est encore plus crucial.
L’agriculture biologique repose sur la biodiversité et l’équilibre écologique, et les pollinisateurs sont au cœur de ce système. Contrairement aux systèmes conventionnels qui font souvent appel à des intrants chimiques pour lutter contre les parasites et les mauvaises herbes, les exploitations biologiques mettent l’accent sur les sols vivants, les cultures de couverture et les cycles naturels. Cela crée des habitats, non seulement pour les vers de terre et les microbes, mais aussi pour les abeilles.
Des populations de pollinisateurs en bonne santé se traduisent par de meilleurs rendements, une meilleure qualité des cultures et des écosystèmes plus résistants. Par exemple, les pollinisateurs gérés comme les abeilles domestiques, les bourdons, les abeilles maçonnes et les abeilles coupeuses de feuilles peuvent être utilisés de manière ciblée pour stimuler la pollinisation dans tous les domaines, des pommes à la luzerne. Parallèlement, les pollinisateurs sauvages indigènes, tels que les abeilles suitées, les abeilles mineuses et les abeilles charpentières, fournissent des services de pollinisation gratuits qui passent souvent inaperçus.
Les pollinisateurs n’ont pas seulement besoin de fleurs pendant les quelques semaines de floraison de votre culture, ils ont besoin d’un buffet tout au long de la saison. Les exploitations biologiques qui intègrent diverses cultures de couverture, des haies, des bandes fleuries et des rotations de cultures fournissent une nourriture continue aux pollinisateurs. Cela permet de renforcer les populations d’abeilles locales qui reviennent année après année.
En revanche, les champs traités avec des pesticides, des herbicides et des fongicides à large spectre peuvent devenir des zones écologiques mortes, dépouillant le paysage de son fourrage et nuisant à la santé des abeilles. Il a même été démontré que certains pesticides dits « sans danger pour les abeilles » interfèrent avec la navigation, la recherche de nourriture et le système immunitaire des abeilles mellifères et des pollinisateurs indigènes.
Voici une chose à laquelle tout le monde ne pense pas : les abeilles ont également besoin d’un sol sain. Plus de 70 % des abeilles indigènes nichent dans le sol, souvent à quelques centimètres seulement de la surface. Les pratiques telles que le semis direct, les cultures de couverture et l’utilisation du compost ne se contentent pas de produire de la matière organique, elles protègent également les sites de nidification des abeilles solitaires.
Lorsque le sol est compacté ou perturbé de façon répétée, ces abeilles ne peuvent pas faire leur nid– et l’absence de nids signifie l’absence de pollinisation. En protégeant le sol, les producteur.trices biologiques protègent leurs pollinisateurs et, par conséquent, leurs cultures.
Que vous soyez agriculteur.trice, vendeur.euse ou que vous choisissiez simplement des produits biologiques à l’épicerie, vous contribuez à la mise en place d’un système alimentaire qui protège les pollinisateurs. Voici trois façons simples de les soutenir :
Agriculteur.trices : incorporez des plantes à fleurs et réduisez le travail du sol dans la mesure du possible.
Entreprises : mettez en évidence les pratiques respectueuses des pollinisateurs sur les emballages ou les présentoirs en magasin.
Acheteur.euses : choisissez des produits certifiés biologiques pour soutenir les systèmes qui protègent les pollinisateurs des produits chimiques nocifs.
Forme
Des pollinisateurs en bonne santé ne sont pas simplement un atout – ils sont essentiels à la sécurité alimentaire et à la santé des écosystèmes. L’agriculture biologique est l’un des meilleurs modèles dont nous disposons pour protéger les pollinisateurs et produire des aliments en harmonie avec la nature. Continuons à faire parler de nous, dans nos fermes, dans nos sols et dans nos assiettes.
À propos Dr. Erica Shelley
Erica Shelley est apicultrice, chercheuse en pollinisation et fondatrice de Best for Bees. Avec plus de 15 ans d’expérience dans le domaine des abeilles domestiques, des bourdons et de l’agriculture respectueuse des pollinisateurs, elle est aujourd’hui directrice exécutive du Organic Council of Ontario, où elle se concentre sur la collaboration, la communauté et la construction d’un monde plus sain pour les humains et les pollinisateurs. Elle est également l’inventrice d’une technologie apicole primée à l’échelle mondiale, la vectorisation des abeilles, et a passé des années à défendre la santé des pollinisateurs au niveau municipal par l’entremise de Bee City Kitchener. Elle est toujours plus heureuse lorsque quelque chose bourdonne.
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