Défendre le secteur biologique canadien

Par My-Lien Bosch

La défense du secteur biologique prend de nombreuses formes : nationale, locale et personnelle. Il s’agit de susciter le changement, de façonner les politiques et de favoriser une meilleure compréhension de l’importance de l’agriculture et de l’alimentation biologiques pour un avenir plus sain et plus durable.

Plaidoyer national : Un appel à l’investissement stratégique

Le 19 novembre, les leaders du secteur biologique canadien se sont réuni.es à Ottawa pour exhorter le gouvernement fédéral à augmenter les investissements dans l’agriculture biologique, en soulignant les occasions économiques et environnementales significatives pour une croissance durable. Au cours de 20 réunions avec des parlementaires, les agriculteur.trices biologiques, les chefs d’entreprise, les chercheur.euses et les allié.es du biologique ont délivré un message commun : le Canada doit faire plus pour soutenir le secteur biologique.

Le secteur biologique canadien est évalué à plus de 9 milliards de dollars (2023) et se classe au cinquième rang mondial des marchés biologiques, grâce à la demande croissante des consommateur.trices pour des produits sains et écologiques. Cependant,

le Canada reste le seul grand pays agricole à ne pas avoir de politique spécifique pour développer l’agriculture et les marchés biologiques. Cette situation a des répercussions sur la production nationale, les débouchés commerciaux, la compétitivité et la capacité à tirer pleinement parti du biologique.

Le Sommet bio annuel de l’Association pour le commerce biologique du Canada (COTA) et la Journée du Parlement bio ont réuni des membres du secteur et des décideur.euses politiques pour discuter de stratégies visant à propulser le secteur biologique vers l’avant. L’événement hybride de cette année a permis de faire le point sur les produits biologiques et leur accessibilité (NielsenIQ), sur les débouchés du marché biologique (Exportation et développement Canada, EDC), sur la densité nutritionnelle des aliments biologiques et sur la résilience et l’efficacité des systèmes agricoles biologiques (Rodale Institute), et bien d’autres choses encore. Les participant.es ont également pu s’inspirer de la réussite des États-Unis, dont le secteur biologique atteindra le chiffre record de 70 milliards de dollars en 2023.

L’événement comprenait également une réception parlementaire pour le secteur biologique, au cours de laquelle plus de 100 parlementaires et sénateur.trices, ainsi que leurs collaborateur.trices, se sont entretenu.es avec des dirigeant.es du secteur biologique afin de discuter des principales priorités et des possibilités de croissance.

Plaidoyer local : le pouvoir des histoires personnelles

La défense des intérêts n’est pas l’apanage des lobbyistes, des géants de l’industrie ou des associations à but non lucratif. Des événements tels que la Journée du Parlement de COTA fournissent une plateforme permettant aux membres du secteur d’interagir directement avec les décideur.euses politiques, mais les discussions continues avec le personnel gouvernemental tout au long de l’année sont tout aussi importantes.

Si la défense des intérêts nationaux est essentielle, le changement commence souvent au niveau local. À l’approche des élections, la voix des électeur.trices est plus importante que jamais.

Les sondages d’opinion montrent que les Canadien.nes sont surtout préoccupé.es par l’abordabilité, l’économie et le logement. Pourtant, de nombreux consommateur.trices, agriculteur.trices et défenseur.euses de l’alimentation reconnaissent que notre système alimentaire doit évoluer. La sécurité alimentaire est étroitement liée à l’accessibilité financière et aux prix des produits d’épicerie, qui dépendent des investissements dans l’agriculture, les systèmes alimentaires locaux et la production.

L’agriculture et l’alimentation biologiques jouent un rôle important dans cette évolution. Ils ont des effets positifs sur l’environnement, offrent des aliments plus sains et soutiennent des communautés urbaines et rurales prospères. Le fait de partager les raisons personnelles qui vous poussent à choisir le bio – qu’il s’agisse de santé, de préoccupations environnementales ou d’expériences personnelles – peut avoir une influence considérable. Les conversations à l’épicerie, dans les réunions communautaires ou avec les responsables locaux ou les député.es parlementaires contribuent à la compréhension et à la dynamique du changement.

Le jeu à long terme : faire progresser les politiques pour l’avenir

Le plaidoyer en faveur d’un changement de politique est un effort de longue haleine. Cependant, chaque étape compte alors que nous travaillons vers un système alimentaire plus résilient et inclusif qui offre aux Canadien.nes des choix plus sains et plus abordables qui reflètent leurs valeurs. En travaillant ensemble – aux niveaux national, local et personnel – nous pouvons renforcer le secteur biologique et nous assurer qu’il joue un rôle de premier plan dans l’avenir de l’agriculture durable au Canada.

À propos My-Lien Bosch

My-Lien Bosch est responsable des relations gouvernementales et des affaires réglementaires à l’Association pour le commerce biologique du Canada (COTA). Elle coordonne les discussions entre le secteur biologique et le gouvernement en ce qui concerne les priorités biologiques, les règlements et les politiques qui auront une incidence sur le secteur, ainsi que le plan d’action biologique. Elle représente également COTA au sein de la Table sur la réglementation agile d’AAC, de la Modernisation de la

réglementation sur les semences et de la Plateforme sur les semences d’IFOAM.

Avant de se joindre à COTA, My-Lien était directrice des services techniques à l’Association de nutrition animale du Canada. Elle a également travaillé avec diverses entreprises, gérant des projets techniques, réglementaires et liés à la certification. My-Lien est titulaire d’une maîtrise en sciences de l’alimentation et possède une solide expérience de la fabrication d’aliments et du développement de produits pour la nutrition humaine et animale.